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The ANTI-GOD – French with English (google) translation

From:  http://laporteouverte.me/2013/09/21/lanti-dieu/

 

DIEU OU L’AUTRE

ÉPILOGUES

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Il arriva plusieurs fois, au cours des premiers siècles de ce christianisme qui avait soi-disant rénové le monde, que les pauvres peuples, épouvantés de la tournure que prenaient les choses de ce monde, se demandèrent très sérieusement si ce n’était pas le Diable qui le régissait ou du moins s’il n’en partageait pas l’empire avec Dieu lui-même. Alors, dans leur effroi et dans leur prudence, ils adorèrent les deux principes, celui du bien et celui du mal. Et, pour mieux s’assurer la protection du Mauvais, ils se mirent à pratiquer toutes ses œuvres avec un entrain diabolique, cependant qu’à d’autres instants ils égrenaient force chapelets au pied des autels. Il y avait un grand désarroi dans les consciences. On ne m’étonnerait pas beaucoup si on m’apprenait que le manichéisme a refleuri pendant les jours que nous traversons. Dieu règne-t-il toujours en maître ? N’a-t-il pas été obligé de céder une partie de son pouvoir ? Peut-être quelques-uns se posent-ils ces questions déjà blasphématoires (à qui la faute ?), en attendant que se pose la question suprême : Aurait-il été détrôné et n’avons-nous pas pour Dieu Satan lui-même ? et en attendant surtout que les consciences, complètement dévoûtées, y répondent par l’affirmative. Flaubert conte que sa mère, honnête et droite personne, ayant vu mourir tout d’un coup sa fille, innocente nouvelle mariée, cessa tout à tout de croire en Dieu. On dira que cette femme n’avait pas l’esprit théologique. Sans doute, mais pour beaucoup de gens l’idée de Dieu se confond avec l’idée même de la justice. Ayant conscience de ne pas avoir fait de mal au Tout-Puissant, ils se demandent pourquoi le Tout-Puissant et leTout-Juste les a brutalement frappés du poing. Qu’aurait dit la mère de Flaubert si elle avait vu les soldats prussiens entrer dans sa maison, dénuder et violer sa fille sous ses yeux, ensuite l’étriper, ensuite mettre le feu à la maison et fusiller tous les voisins, tirer sur elle-même ou la rouer de coups et la laisser pour morte ? Elle aurait ressenti obscurément les sentiments que vient d’exprimer un poète américain, Benjamin de Casseres, qui s’est fait le juge de Dieu et qui lui reproche violemment les crimes sur lesquels s’est achevée l’année ! Ce morceau est d’un si grand mouvement lyrique que j’ai voulu le traduire. Le voici. Il rappelle certaines invectives de Maldoror, mais l’auteur n’est pas un Maldoror ; il ne le connaît peut-être pas. C’est un poète :

 

PATER NOSTER

1914

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Où es-tu, ô Dieu ? Viens et sois jugé, sois frappé, sois exécuté par moi. 

Où es-tu, ô Dieu ? Être subtil, être rusé, constructeur du Ciel et de l’Enfer, amant de l’Esprit et de la Matière, viens et sois jugé, sois frappé, sois exécuté par moi.

J’ai croisé à ta recherche jusqu’à cette heure à travers l’éternité. Viens et sois jugé, sois frappé, sois exécuté par moi.

Maintenant, en voilà assez, mangeur d’hommes, multiforme cannibale, molécule de l’assassinat, Thug dans la nuit.

N’y a-t-il pas assez de sang sur ton autel, n’y a-t-il pas assez de chair sur ta table, n’y a-t-il pas assez de puanteur sous tes narines ?

Maintenant il faut que cela finisse, poltron, fuyard, Borgia de l’Éternité, Iago de l’éther.

Anti-Dieu, je suis ; et je suis sur le toit de ton tabernacle mystique comme un voleur dans la nuit.

Anti-Dieu, je suis ; et je suis sur le seuil de ton secret comme une vengeresse Érynnie.

Anti-Dieu, je suis ; et je suis la langue des victimes de ta loi de Nécessité dont les gouttes de sang jonchèrent le monde pendant cette dernière année de ton règne.

Je te jette à la face les seins et les ovaires des femmes découpées par les mains de tes créatures.

Je te jette à la face une énorme poignée de testicules et de phallus arrachés par les mains de tes créatures.

Je te jette à la face les corps rôtis de petits enfants jetés au feu par les mains de tes créatures.

 

Auteur de la Vie et auteur de la Mort, écoute, oh ! écoute le tonnerre de ma haine !

Auteur de la Vie et Auteur de la Mort, écoute, oh ! écoute la prodigieuse malédiction que je prononce sur toutes tes œuvres.

Auteur de la Vie et Auteur de la Mort, écoute, oh ! écoute l’appel passionné de celui qui ne peut être trompé, qui ne peut être réduit au silence, qui ne peut être enchaîné par tes menaces.

 

Anathema maranatha sur ton éblouissant Cosmos, masque de ton perpétuel diabolisme ! Amen.

Anathema maranatha sur les jours de printemps et sur ceux de l’été, sur l’automne et sur les neiges de l’hiver, masques de ton perpétuel diabolisme ! Amen.

Anathema maranatha sur la race humaine, outil de ton perpétuel diabolisme ! Amen.

 

Maudite soit la Vie, cette stupide aventure !

Maudit soit le coït, ce stupide plaisir !

Maudite soit l’épée, cette stupide peine !

 

Tu as créé l’homme à ton image, et tu lui as donné un toit à porcs pour maison.

Tu as créé l’homme à ton image, et tu lui as donné la guerre pour apprentissage.

Tu as créé l’homme à ton image et tu lui as donné pour vin le sang de ses frères.

 

Apogée de notre amertume, apogée de notre martyre, l’égout et le vomissement des cycles de la vie te montent jusqu’aux fesses, Torquemada des cieux, perpétuel Néron de l’éternité.

 

Cependant les cœurs sensibles ont le droit de redire en minaudant :

 

Aux petits des oiseaux il donne la pâture

Et sa bonté s’étend sur toute la nature.

 

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(Remy de Gourmont, in Mercure de France, 1er mai 1915)

GOD OR THE OTHER

Epilogues

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It happened several times during the first centuries of Christianity that had supposedly renovated the world, poor people, terrified at the turn of the things of this world, seriously wondered if this was not the devil that governed or at least if it did not share the empire with God himself. So, in their terror and their prudence, they worshiped the two principles, that of good and evil. And to better ensure the protection of the Poor, they began to practice all his works with an evil spirit, however, that other times they ticked by strength rosaries at the altar. There was great confusion in people’s minds. It would not surprise me much if I was taught that Manichaeism has blossomed during the days we are experiencing. God reigns he still master? Has he not been forced to sell part of its power? Maybe some they arise these issues already blasphemous (whose fault?), Until the supreme question arises: Would it have been dethroned and did we not God Satan himself? and especially until the consciences completely dévoûtées, respond in the affirmative. Flaubert tale that his mother, honest and upright person, having seen die suddenly her daughter, innocent bride, stopped everything to believe in God. We say that this woman had no theological mind. No doubt, but for many people the idea of ​​God is identified with the very idea of ​​justice.Conscious of not doing harm to the Almighty, they wonder why the Almighty and Letout-Juste has brutally beaten his fist. What would Flaubert’s mother said if she had seen the Prussian soldiers into his house, stripped and raped his daughter before his eyes, then gut, then set fire to the house and shoot all the neighbors, pull it himself or pummel and leave for dead? She would have felt obscurely feelings just expressed an American poet, Benjamin Casseres, who became the judge of God and accuses him violently crimes that ended the year! This piece is a great lyrical movement that I wanted to translate it. Here it is.He recalls some invective Maldoror, but the author is not a Maldoror, it may not know it. He is a poet:

 

Paternoster

1914

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Where are you, God? Come and be judged, be struck, be executed by me. 

Where are you, God? Be subtle, be clever, manufacturer of Heaven and Hell, lover of Spirit and Matter, come and be judged, be struck, be executed by me.

I met your search until now through eternity. Come and be judged, be struck, be executed by me.

Now that’s enough, man-eating, cannibalistic multifaceted molecule of the murder Thug night.

Are there not enough blood on your altar, there is there is not enough meat on your table, there is there not enough stench in your nostrils?

Now there must be an end, coward fugitive Borgia Eternity, Iago ether.

Anti-God, I am, and I am on the roof of your mystic tabernacle as a thief in the night.

Anti-God, I am, and I am on the threshold of your secret as a vengeful Érynnie.

Anti-God, I am, and I am the language of the victims of thy law of Necessity, the drops of blood strewed the world during the last year of your reign.

I’ll throw you in the face breasts and ovaries of women cut by the hands of Thy creatures.

I’ll throw you in the face a huge handful of testicles and phallus torn by the hands of Thy creatures.

I’ll throw you in the face the body roasted small children thrown into the fire by the hands of Thy creatures.

 

Author of Life and author of Death, hear, oh! listening to the thunder of my hatred!

Author Author of Life and Death, hear, oh! listening prodigious curse I say on all thy works.

Author Author of Life and Death, hear, oh! listening to the passionate man who can not be deceived, that can not be silenced, that can not be chained by your threats call.

 

Anathema maranatha on your dazzling Cosmos mask your perpetual diabolism! Amen.

Anathema maranatha on spring days and those of the summer, the autumn and the winter snows, perpetual diabolism your masks! Amen.

Anathema maranatha human race, your perpetual tool diabolism! Amen.

 

Damn life, this stupid adventure!

Cursed be coitus, this stupid fun!

Cursed be the sword that stupid penalty!

 

You created man in your image, and you gave him a roof for pig house.

You created man in your image, and you gave him the war for learning.

You created man in your image and you gave him wine to the blood of his brothers.

 

Pinnacle of our bitterness pinnacle of our martyrdom, sewer and vomiting cycles of life will rise to the buttocks, Torquemada of heaven, perpetual Nero eternity.

 

However sensitive hearts have the right to complain smirk:

 

Small birds he gives food

And goodness extends over the entire nature.

 

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(Remy de Gourmont in Mercure de France , May 1, 1915)